L’Europe renforce sa souveraineté dans les semi-conducteurs
La Commission européenne a accordé, pour la première fois, des statuts spécifiques à quatre projets de production de semi-conducteurs en Europe menés par ams Osram, ESMC, Infineon et STMicroelectronics.

Ces statuts, sont attribués dans le cadre de l’European Chips Act qui vise à renforcer la compétitivité et la résilience de l'Europe dans les technologies et applications des semi-conducteurs. Ils entendent sécuriser l’approvisionnement et à accentuer la souveraineté technologique du continent dans le domaines des semi-conducteurs.
ESMC (European Semiconductor Manufacturing Company), coentreprise entre TSMC (70 %), Bosch, Infineon et NXP (10 % chacun), a obtenu le statut de « Fonderie européenne ouverte » (OEF). Basée à Dresde (Allemagne), elle produira des puces hautes performances et écoénergétiques en technologie FinFET sur tranches de 300 mm, avec une capacité prévue de 480 000 wafers/an d’ici 2029. La Commission a autorisé en 2024, en vertu des règles de l’UE en matière d’aides d’État, une mesure allemande d’un montant de 5 milliards d’euros visant à soutenir la société européenne de fabrication de semi-conducteurs (ESMC) dans la construction et l’exploitation d’une usine de fabrication de puces électroniques à Dresde.
ams Osram a reçu le statut d’« Installation de production intégrée » (IPF) pour son usine de Premstätten (Autriche), spécialisée dans les technologies automobiles et les signaux mixtes en 180 nm. Le projet bénéficie d’une subvention de 227 millions d’euros pour une usine « back-end » ouverte aux partenaires européens.
Infineon et STMicroelectronics ont également obtenu le statut IPF. Infineon développera à Dresde des circuits de puissance et des circuits intégrés analogiques/mixtes, tandis que STMicroelectronics, à Catane (Italie) , intégrera verticalement la chaîne de valeur du carbure de silicium (SiC) sur tranches de 200 mm, une première en Europe.
Ces statuts permettent aux entreprises de bénéficier d’aides publiques et de financements, en échange de l’obligation de traiter en priorité les commandes européennes en cas de crise. L’objectif est de réduire la dépendance aux importations, notamment asiatiques, et de positionner l’Europe comme un acteur clé dans les technologies stratégiques, de l’automobile à l’IA.